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Assemblée Mondiale Amazighe - Maroc
A Monsieur le Chef du Gouvernement
Objet : la situation déplorable de l’amazighité caractérisée par la ségrégation durant le mandat de votre gouvernement.
Une autre année s’est écoulée après votre accession à la Présidence du Gouvernement marocain, suite aux protestations de la jeunesse marocaine et les réformes constitutionnelles de 2011, et la réalité de l’amazighité au Maroc n’a pas connu de changement positive qui mérite d’être évoqué.
Bien plus, la ségrégation contre l’amazighité continue durant votre mandat gouvernemental de façon inédite. Et l’interdiction de s’exprimer en amazighe au parlement depuis 2012 ainsi que le recul en matière d’enseignement de l’amazighe et la non mise en œuvre de l’officialisation de la langue amazighe et de sa graphie tifinaghe, constituent un grain de sable au sein des décisions racistes prises à l’encontre de l’amazighité de manière déclarée ou non déclarée et ce, en dépit de ce qui suit :
- L’officialisation de l’amazighe dans la Constitution marocaine depuis trois années ;
- Les Discours du Roi Mohammed VI dans lesquels Il a appelé à la mise en œuvre rapide de l’officialisation de la langue amazighe ;
- La substitution au vocable « Maghreb arabe » par le vocable « Grand Maghreb » dans le préambule de la Constitution ;
- La création de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) depuis 2001 ;
- L’adoption du caractère tifinaghe comme caractère officiel pour écrire l’amazighe depuis 2003 ;
- L’intégration de l’amazighe dans le système éducatif depuis 2003.
Monsieur le Chef du Gouvernement
Du fait que vous êtes le premier responsable, conformément aux attributions et prérogatives que vous a octroyées la Constitution, de la situation déplorable de l’amazighité caractérisée par le racisme et la ségrégation, et en raison de votre responsabilité sur les différents départements ministérielles, nous vous endossons la responsabilité relative à ce qui suit :
- Votre ignorance et votre refus de consacrer le nouvel an amazighe comme fête nationale officielle et jour férié et payé pour la troisième année depuis que vous êtes à la tête du Gouvernement, bien que l’année de naissance du Christ et l’année de l’hégire sont des fêtes officielles ;
- Votre refus total de la mise en œuvre de caractère officiel de la langue amazighe par la promulgation d’une loi organique. Vous avez déclaré que la dite loi organique sortira durant votre mandat qui s’étend jusqu’à 2016, et vous vous êtes ravisés l’année dernière pour affirmer que la mise eu œuvre de l’amazighité est du ressort des instances supérieures. Et nous avons cherché au sein des dénominations des institutions de l’Etat pour déboucher sur l’inexistence d’institution dénommée « Institution des Hautes Instances ».De ce fait, votre contradiction avec votre promesse antérieure, évoquant des Instances non définies, constitue pour nous un grave refus d’assumer la responsabilité et une déliquescence quant à votre devoir inhérent à vos prérogatives ;
- L’ignorance du Ministère de l’intérieur de la mise en œuvre de l’officialisation de l’amazighe et de son caractère tifinaghe au sein des institutions qu’elle supervise directement ainsi que celles qui sont sous sa tutelle, y compris la simple écriture des noms des rues, des avenues et du code de circulation, des plaques d’orientation et des institutions sécuritaires qu’elle gère, véhicules de la « Sureté Nationale » et sièges compris, en langue amazighe. De même que l’attribution de noms authentiques amazighes aux villes arabisées délibérément ;
- L’ignorance du Ministère de transport de la mise eu œuvre de l’officialisation de l’amazighe et de son caractère tifinaghe, dans le domaine qui relève de ses compétences (Gares routières, aéroports, ports, moyens de transport, routes, autoroutes…) ;
- L’ignorance du Ministère de la communication et la Haute Instance de la Communication Audiovisuelle (HACA) de la violation de la Constitution et des Cahiers des Charges relatifs au pourcentage de diffusion de l’amazighe au sein des médias audiovisuels, en plus de la continuation d’un nombre de canaux, de radios et de sites officiels à propager un discours d’avant l’officialisation de l’amazighe, centré sur des slogans du nationalisme arabe, à titre d’exemple l’usage du vocable « Patrie arabe », « Oumma arabia », « Maghreb arabe » , sans citer la ségrégation dont les films amazighes sont l’objet de la part du Centre Cinématographique Marocain.
- Le silence du Ministère de l’éducation qui a opté pour l’aléatoire et le recul de l’enseignement de l’amazighe, en plus du plan élaboré par le même ministère et qui s’étend jusqu’à 2030, qui focalise sur l’arabe et qui ne mentionne aucunement et absolument l’amazighe, bien que l’intégration de l’amazighe dans l’enseignement a commencé en 2003 ;
- Le silence du Ministère des Affaires Etrangères de l’officialisation de l’amazighe relativement à ses politiques éducatives et médiatiques et d’autres qui visent la communauté marocaine à l’étranger et dont la majorité sont des amazighophones et parlent les langues des pays d’accueil.
- La poursuite du Ministère de la culture de sa politique d’avant l’officialisation de la langue amazighe et qui focalise, essentiellement, sur le soutien des productions et travaux écrits en arabe, sans fournir d’effort pour la consécration du Maroc nouveau qui a décrété deux langues officielles pour le pays ;
- La poursuite de la Délégation Ministérielle des Droits de l’Homme et du Conseil National des Droits de l’Homme quant au génocide culturel et linguistique dont les amazighes sont l’objet durant environ six décennies ainsi que leur ignorance de la réalité constitutionnelle nouvelle qui a officialisé la langue amazighe ;
- La poursuite de l’ignorance des protestations des Amazighes, au Maroc en général, pour leurs droits et à Imider en particulier où les Amazighes manifestent pour la troisième année, la plus longue manifestation dans l’histoire du Maroc. En plus de la poursuite de l’incarcération des détenus du mouvement culturel amazighe à la prison de Toulal de Meknès ;
- La poursuite des interventions violentes des forces de sécurité pour brimer les protestations des Amazighes dans différentes régions du Maroc, ainsi que l’arrestation et l’humiliation de dizaines de manifestants amazighes.
Monsieur le Chef du Gouvernement ;
En définitive, nous vous avertissons que le retardement de la reconnaissance des droits amazighes constitue une aventure dangereuses pour l’avenir du Maroc et de ses futures générations ; du fait que nous constatons l’indifférence de votre gouvernement à l’égard de la dynamique amazighe et à sa marginalisation, au point où, alors que les Amazighes s’attendent à une politique de discrimination positive pour leurs langue et culture en compensation à plus d’un demi siècle de racisme et de déni, ils sont choqués par la non mise eu œuvre d’acquis fragiles après des lutte et des sacrifices douloureux durant des décennies.
La Présidente de l’Assemblée Mondiale Amazighe-Maroc
Amina Ibnou Cheikh
Tél: 00 212 661 767 073
Fax: 00 212 537 727 283
E-mail: ibnoucheikhamina@ gmail.com
Web: www.amadalpresse.com
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